A partir de 2019, la Coupe d’Afrique des Nations se jouera avec 24 équipes. Mieux, elle se tiendra en plein milieu de l’année, période souvent pluviométrique dans plusieurs pays africains. Ce sont deux décisions majeures qui ont été prises par la CAF cette semaine. Dans un entretien exclusif accordé à FOOT224, Ibrahima Traoré a donné son avis sur ce grand changement qui intervient dans la compétition phare de la Confédération Africaine de Football.
FOOT224 : que penses-tu du passage de la CAN de 16 à 24 équipes dès 2019 ?
Ibrahima Traoré : je trouve que c’est une décision un peu bizarre. Peut-être que ça peut être une solution plus tard car ça permettra à plus d’équipes de se qualifier et d’avoir des chances de se montrer. Mais je trouve ça bizarre parce qu’on a déjà commencé les éliminatoires. Le pays hôte doit aussi s’adapter, au niveau de la logistique de la préparation. C’est quand même quelque chose de rajouter huit équipes, huit délégations de plus. Les qualifications ont déjà commencé. On ne sait même pas comment ça va se passer ? Qui est qualifié ?
Personnellement, je n’ai pas de problème à ce que ça soit 24 équipes ou 16, mais de là à l’appliquer dès maintenant, je trouve que c’est un peu tôt. Ils auraient pu laisser cela pour la CAN d’après.
FOOT224 : quel est ton avis sur sa programmation en milieu d’année, période de grandes pluies dans plusieurs pays africains ?
Ibrahima Traoré : j’ai vu aussi que c’est en été. Ça change pas mal de choses. On connaît les températures en Afrique à cette période de l’année. On a souvent des problèmes avec l’état des pelouses et si on va dans un pays où il pleut beaucoup, les terrains ne seront peut-être pas forcément praticables. Ça empêchera le spectacle de se développer et même certaines équipes de s’exprimer.
FOOT224 : quel impact cela peut-il avoir sur vous les joueurs ?
Ibrahima Traoré : c’est aussi un changement de calendrier pour nous les joueurs africains parce qu’on n’a pas l’habitude de jouer cette compétition pendant cette période de l’année. Il faudra donc s’adapter et jouer dans ces conditions nouvelles. Après pour les équipes européennes, peut-être que c’est une meilleur nouvelle parce que les joueurs ne partent plus en cours de saison. Ils ne feront pas la préparation mais ils auront une compétition dans les jambes. C’est moins dramatique que problématique.
FOOT224 : pour un footballeur, qu’est-ce qui est plus contraignant ? Jouer une compétition en cours de saison ou la jouer au terme d’une longue saison chaque deux ans ?
Ibrahima Traoré : les deux sont contraignants. Quand tu joues une CAN en milieu de saison, tu risques ta place. Quand tu es dans des clubs avec beaucoup de concurrence, tu risques ta place. L’avantage aussi, c’est que si un joueur fait une bonne compétition, il peut être transféré dans un meilleur club. On l’a déjà vu plusieurs fois. La CAN reste une grande compétition et les clubs regardent toujours pour voir s’ils peuvent faire une bonne affaire.
Sinon en fin de saison, il y a la fatigue. Justement, nous les joueurs africains, nous ne connaissons pas ça puisqu’on n’a jamais joué de compétition juste après une longue saison sauf ceux qui ont joué la coupe du monde. Bien se préparer, comment ne pas se blesser et s’adapter. Il y a tout cela. Je pense qu’il y a des avantages et des inconvénients dans les deux cas. Mais juste le fait que ça soit nouveau pour nous, je pense qu’on rencontrera quand même quelques difficultés.
Propos recueillis par Thierno Amadou MAKADJI
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