Le championnat guinéen traverse une crise depuis le départ de Kerfalla Camara de la présidence de la LGFP. Pour lancer la prochaine saison, un grand besoin d’argent se pose. La FGF et la LGFP sollicitent l’aide de l’Etat pour tenter de se sortir de ce blocus.
On n’a pas l’air de le réaliser peut-être mais la crise dans laquelle est plongé le championnat guinéen est bien plus grave qu’il ne paraît. Le départ de KPC et donc du principal bailleur des ligue 1 et 2 laisse un gap énorme qu’il faudra combler au risque de voir le football s’arrêter dans un pays à fort potentiel et de passionnés du cuir rond. Le spectre des sombres années où le public a été privé de championnat plane de nouveau. La faute sans doute, à une politique basée sur un mécénat pas très viable.
En Guinée, l’Etat ne met pas de l’argent dans le championnat et n’investit que très peu dans le football en général. Au niveau des infrastructures, la seule grande enceinte sportive utilisable réalisée en presque 60 ans d’indépendance, reste le stade du 28 septembre. Lui aussi vieillissant puisque construit depuis 1964.
En passant à une année ligue pro il y a quelques années et en rallongeant le nombre de participants par division aux deux premiers étages à 14 équipes, les charges ont augmenté et cela n’a pas amené l’Etat guinéen à investir pour autant un kopeck. Pour faire court, si le championnat s’est joué ces dernières années, c’est parce que des mécènes ont accepté de mettre la main à la poche faute de subvention de la part de l’Etat et d’absence de stratégie marketing pour attirer de gros sponsors.
Maintenant que KPC s’est retiré, la question du financement du championnat se pose avec acuité. La LGFP doit environ cinq mois de salaire à ses travailleurs, 60% de subvention aux clubs et l’équivalent de 15 journées en indemnités aux arbitres. Ce sont donc plusieurs milliards de dette qui se retrouvent sur le dos de la ligue. Cela, sans compter les charges de la prochaine saison. Un véritable bourbier.
« Sans championnat, il n’y a pas de participation aux différentes compétitions internationales »
Ce vendredi, les différents présidents de clubs de première et deuxième division se sont réunis au siège de la LGFP à Kaloum. Ils ont eu le temps d’étudier plusieurs questions et ont fait un nombre de propositions parmi lesquelles les dates de démarrage des deux premières divisions. Le 26 octobre pour la ligue 1 et le 02 novembre pour la ligue 2.
Il faut également noter qu’une rencontre avec l’Etat est également prévue dans les prochaines semaines. « On a l’habitude de vivre sur la poche de différents présidents. Il faudrait bien qu’on puisse trouver maintenant un moyen de supporter le championnat sans passer par des prêts au près de personnes physiques. Il a été également question de trouver des garanties pour la réalisation de quelques terrains en synthétique ou naturel. On a transmis un courrier au ministère via la fédération pour qu’on essaie de prendre en compte le budget antérieur pour éponger les dettes que la ligue a et une prévision du budget de la saison 2018-2019. On attend le retour du président de la FGF qui va se mettre en rapport avec nos responsables pour rencontrer le gouvernement afin de pouvoir trouver une solution » détaille Mamady Diomandé.
Parallèlement, il y a la menace des clubs qui pèsent. Ils ont à travers une pétition qui a récolté plusieurs signatures, indiqué qu’ils se retireraient du championnat si le reste de leur subvention n’était pas payé. Le secrétaire général de la LGFP espère qu’on n’en arrivera pas là, « On est obligé de trouver une solution. Sans championnat, il n’y a pas de participation aux différentes compétitions internationales. Le souci de la FIFA, c’est que le ballon roule mais si maintenant les clubs disent qu’ils ne jouent pas, cela veut dire qu’il n’y aura pas de championnat ». Les semaines à venir seront donc décisives pour l’avenir du football en Guinée.