En voilà un qui refait parler de lui ! Perdu complètement des radars depuis environ un an, Ousmane Baldé qui a fait ses débuts avec le Syli National en mars 2017 contre le Gabon en amical, s’est longuement confié dans une interview accordée à Afrik Foot ce lundi. Le milieu de terrain formé au PSG donne de ses nouvelles, évoque son avenir et fait surtout part de ses ambitions avec le Syli National qu’il dit vouloir retrouver avant la CAN 2019.
Nous vous proposons l’intégralité de l’interview telle que publiée par nos confrères d’Afrik Foot !
Bonjour Ousmane, comment s’est terminée l’aventure avec le FK Vereya ?
En janvier dernier, une proposition d’un club turc est arrivée sur la table, une proposition intéressante pour le club et pour moi. On a négocié, ça a mis du temps, une quinzaine de jours, et il restait 48 heures avant la fin du mercato hivernal. Et le président me dit à la dernière minute « non je ne veux pas te laisser partir parce que je n’ai pas trouvé de joueur à ta place« . En sachant que l’été dernier, en juin, il m’avait fait le même coup…
Il n’a pas tenu parole et le club turc a acheté un autre joueur dans les dernières heures du mercato. Pendant les 6 mois qui ont suivi, il y a eu des problèmes avec le président donc il a décidé de ne pas me faire jouer et ensuite on a résilié.
Donc depuis tu t’entraînes seul ?
Je m’entraîne de mon côté, j’ai un préparateur physique et je m’entraîne aussi avec la réserve du PSG (où il a joué de 2010 à 2012). Je peux parfois avoir deux ou trois séances par jour. Je me sens très bien physiquement, tout ce qui me manque c’est de faire des matchs.
Tu as des touches avec des clubs ?
J’ai des contacts avec certains clubs de Ligue 2 française et un club turc. Pour le moment, il n’y a rien de fait, rien de signé, j’espère que ça va se faire le plus vite possible.
« Ma priorité, c’est le championnat de France«
Tu as une priorité pour rebondir ?
Le championnat français m’intéresse énormément parce que je n’ai jamais eu l’occasion d’y jouer, je suis parti assez tôt à l’étranger. Après forcément, si ça ne débouche pas en France, l’étranger ne me dérangerait pas. Mais la priorité c’est le championnat de France.
Il faut dire aussi que tu as connu pas mal de galères à l’étranger…
Effectivement… Au Portugal (à Olhanense en 2015/16), on a fait le boulot, ça s’est très bien passé mais dès qu’on s’est maintenu totalement il y a eu des problèmes, ils ont arrêté de nous payer. Ce n’était pas tout le temps, ce n’était pas régulier mais c’était parfois. On pouvait rester un mois sans être payés. Au début, ça ne me dérangeait pas mais après forcément à un moment…
Et en Bulgarie le contexte est totalement différent, là-bas c’est pendant 2 ou 3 mois à la suite que tu n’es pas payé. Sans avoir d’explications malheureusement… J’ai dû m’adapter, il fallait faire le boulot sur le terrain, c’est ce que j’ai fait, c’est ce qu’on a fait. Mais bon, mes performances m’ont permis d’aller en sélection. On va dire que quand il y a une mauvaise chose, il y a toujours une bonne chose qui arrive après, donc la sélection est tombée à pic !
« Prouver au sélectionneur que je ne suis pas aux oubliettes«
Aujourd’hui justement, l’idée c’est de rebondir pour retrouver la sélection et disputer la CAN 2019 ?
Exactement, j’ai disputé le match de la 1ère journée des éliminatoires contre la Côte d’Ivoire (victoire 3-2 à Bouaké en juin 2017). J’ai commencé avec eux, donc mon but c’est à 100% d’être dans le groupe et de prouver au coach que je suis là, que je ne suis pas aux oubliettes. Je sais que j’ai ma place donc je ferai en sorte d’être bon en club si tout le monde se met d’accord entre mes conseillers et les clubs intéressés. Pour le moment, on a fait 2 matchs, 2 victoires, on a 6 points. Donc, l’objectif de se qualifier est en bonne voie.
Tu t’attendais à cette entame réussie du Syli National dans ces éliminatoires ?
Je ne suis pas étonné parce qu’on a un bon groupe, c’est varié entre expérience et jeunesse. Dans toutes les lignes, on a de la concurrence donc avoir gagné ces deux matchs-là, c’est difficile bien sûr, mais ce n’est pas étonnant. Le match contre la Côte d’Ivoire on l’a dominé du début à la fin et la victoire contre la Centrafrique était vraiment méritée. C’est vraiment une bonne chose qu’on démarre avec 6 points.
« A Bouaké, quand on s’est regardé dans le tunnel…«
Tu es en contact avec le nouveau sélectionneur Paul Put ?
Je ne suis pas en contact avec le coach directement mais je suis en contact avec certains membres du staff comme Kaba Diawara (team manager) que je considère comme un grand frère, il m’a beaucoup aidé et beaucoup conseillé. Pour le moment, je n’ai pas de nouvelles du coach, ce qui est tout à fait normal puisqu’il ne m’a pas encore vu et je pense qu’il attend comme tout le monde que je trouve un bon projet. Le plus important, c’est de ne pas signer pour signer n’importe où, sinon ça serait facile. Je cherche un projet intéressant, une équipe qui a de l’ambition, qui sait ce qu’elle veut et qui pourra me ramener en sélection.
Comme tu disais, tu as pris part au fameux match de Bouaké, avec la victoire sur le terrain de la Côte d’Ivoire de Marc Wilmots. Tu as une anecdote à nous raconter à ce sujet ?
Beaucoup de monde pensait qu’on allait perdre là-bas, sauf nous et les membres du staff. À partir du moment où on s’est croisé dans le tunnel, je savais qu’on allait le gagner vu la façon dont on se regardait et la façon dont ils étaient en face. J’ai dit à Florentin Pogba et Sadio Diallo : « ce match-là, il est pour nous ! » Il y a des choses parfois que tu sens et ce soir-là j’ai senti que c’était pour nous. Et dès qu’on a mis le premier contact ça s’est senti directement qu’on allait finir avec les trois points.
Te concernant, tu restes confiant pour la suite ?
Chaque fois où j’ai été convoqué, j’ai joué. Il y a encore du temps avant la CAN, j’ai confiance en moi donc je sais que si je retrouve un bon projet, sur le terrain, ça va suivre.