Ça y est ! Nous sommes quasiment sur la ligne d’arrivée. Souaré, en marge d’une réunion politico-sportive à Sekhoutoureya dimanche soir, a décidé de se retirer de la course à la présidence de la Fédération Guinéenne de Football. Lors d’un échange en visioconférence, Fatma Samoura, la secrétaire général de la FIFA, a clairement signifié au président de la République de Guinée, Alpha Condé que si Antonio se portait candidat et qu’un club venait à porter plainte, la Guinée serait sanctionnée par l’instance faitière du football mondial.
Un peu de gymnastique cérébrale
Mamadou Souaré est en effet mis en porte-à-faux avec une des dispositions textuelles des statuts de la FGF, l’article 33 alinéa 4 en l’occurrence. Il y est indiqué que tout candidat à la présidence de la Fédé ne doit pas avoir été jugé coupable de violation du code d’éthique de la FGF, de la CAF ou de la FIFA durant les cinq ans précédant sa candidature.
Antonio a cependant fait l’objet d’une sanction par la FIFA au mois de mars pour violation du code d’éthique et conflits d’intérêts. Sa présence à la tête du Horoya alors qu’il était en même temps président de la LGFP a été notamment un des points d’enquête. Seulement, cette sanction n’a pas été prononcée lors d’un jugement par la chambre de jugement de la commission d’éthique de la FIFA. Après que la procédure de jugement a été suspendue, Souaré a signé un accord de plaider coupable avec la chambre d’instruction avant que celui-ci ne soit ratifié par la chambre de jugement. Au final, une amende de 20 000 francs suisses a été infligée au dirigeant et homme d’affaires guinéen. Dans l’accord avec la FIFA, il est également mentionné que cette sanction ne pouvait empêcher le président sortant de la FGF de poursuivre ses activités à la FGF, à la CAF et à la FIFA.
La commission électorale a estimé qu’au vu des pièces fournies par Souaré pour sa défense dont a la sentence du TAS en faveur d’Antonio qui sert de jurisprudence car il a pu se présenter au congrès électif de la CAF en mars dernier, elle ne pouvait que valider la candidature de Mamadou Souaré car la FGF est affiliée à la FIFA dont elle exécute notamment les directives.
Il est clair que dans ce contexte, tout est finalement question d’interprétations juridiques pour savoir : quel est l’ordre de grandeur des différents textes ? Quelle est la différence entre un jugement normal et accord de plaider coupable et leurs conséquences en matière de droit ? … Il faut bien être un homme de droit pour y répondre mais en réalité nul besoin car ceci n’est que la partie émergée de l’iceberg. Tout s’est joué sur un autre terrain… Nous nous expliquons.
« L’ennemi de ton ami est ton ennemi »
Commençons par la candidature de KPC. Après sa séparation à queue de poisson avec Souaré lors de son passage à la LGFP, le président du Hafia s’est toujours senti lésé dans une gestion du football guinéen qu’il estime devoir être partagée entre les gros investisseurs. Sa cause a croisé les chemins de celle de Boubah Sampil et Super V. Le président de l’ASK et l’ancien président de la FGF ont formé un duo pour faire tomber l’homme qui selon eux, est la source de leurs malheurs. KPC a accepté d’être la figure apparente du projet et s’est déclaré candidat et les deux autres, tapis dans l’ombre se sont mis à la manœuvre. L’opération est lancée mais malheureusement, la phase 1 est un échec. Tout est rattaché à la sentence du TAS qui disculpe finalement Souaré dont la candidature est acceptée à la CAF. A la suite de l’implication du palais présidentiel, KPC se retire. Le propriétaire de la société Guicopres se rend également compte qu’il faisait le combat de duo Super V-Sampil.
Fatma Samoura, l’implication politico-sportive
Ensuite, la phase 2 est engagée par le duo. C’est ainsi que la sanction prise par la FIFA contre Souaré a été exploitée. L’effort va surtout être concentré sur le lobbying au niveau politique. Le premier ministre Kassory Fofana est un grand soutien pour le duo Sampil-Super V et le dernier soutien, pas des moindres, vient de la FIFA. C’est dans cet esprit que la lettre de l’instance mondiale a été envoyée pour rappeler le respect de l’article 33 alinéa 4.
Ce dimanche soir, lors d’une réunion au palais, l’épilogue est intervenue avec cette entrevue par visioconférence avec la dirigeante sénégalaise de la FIFA. Fatma Samoura, en principe n’aurait jamais dû tenir cette réunion avec le pouvoir politique pour discuter d’une AG élective car l’interlocutrice directe de la FIFA reste la FGF. Cela sur la base du respect sacrosaint du principe d’ingérence politique vendu chèrement par l’association mondiale basée à Zurich. Mais nous le savons tous, le politique tient le football et les événements récents dans le foot au niveau mondial (élection à la CAF, Super League) nous l’ont bien prouvé.
Le football, le vrai perdant
Avec le retrait de la candidature de Souaré, la voie est ouverte à Aboubacar Tri Touré qui devrait se faire élire par acclamation lors du congrès. Ce scénario ouvre la voie à une gestion par procuration avec à la manœuvre, l’ancien président de la FGF, Super V et son allié, Bouba Sampil. Le seul rebondissement possible est le report de l’AG élective et la réouverture des candidatures mais encore faut-il trouver une raison pour justifier ce report. L’un dans l’autre, le football en sortira difficilement gagnant car il sert des causes sans que sa cause ne soit servie.
Le drame dans cette histoire est qu’à aucun moment la vraie question du développement du football ne s’est posée. Tout a été question de personnes, d’égo et de règlements de compte. C’est donc pourquoi tout est totalement biaisé et le football n’en sort que perdant. L’égo a gagné et le football a perdu.
Partager :
- Cliquez pour partager sur Facebook(ouvre dans une nouvelle fenêtre)
- Cliquez pour partager sur Twitter(ouvre dans une nouvelle fenêtre)
- Cliquez pour partager sur WhatsApp(ouvre dans une nouvelle fenêtre)
- Cliquer pour imprimer(ouvre dans une nouvelle fenêtre)
- Cliquer pour envoyer un lien par e-mail à un ami(ouvre dans une nouvelle fenêtre)
- Cliquez pour partager sur LinkedIn(ouvre dans une nouvelle fenêtre)
Kaba
26 avril 2021 at 22 h 55 min
J’aimerai que KPC se représente et si il gagne il fera l’unanimité. Il va gérer et développer le football. On ne veut pas de gourmandise et n’ont plus des hommes incompétents.
Donc « Fo nkha mbé gnokho « c’est triste sa la haine…. merci Antonio Donc vraiment c’est à cause des gens pareils que le football guinéen aurait été sanctionné parce qu’ils allaient porter plainte wow juste pour voir le président sauter et mettre le football guinéen en deuils pour des années … ils ne sont pas là pour la cause du développement du football c’est dommage.
Le solei brillera encore
Pingback: Congrès électif FGF : la victoire de l’égo, la défaite du football - Topsports224
Pingback: Congrès électif FGF : la victoire de l’égo, la défaite du football | Foot224 | Conakry Time
Pingback: Congrès électif FGF : la victoire de l’égo, la défaite du football | Foot224 – Guinée Actus