« Je ne peux pas mentir, j’ai grandi au pays » : Mady Camara justifie son forfait

La Guinée entame son regroupement ce lundi à Conakry en vue des prochains matchs des éliminatoires de la coupe du monde 2022. Kaba Diawara qui dirige l’équipe pour cette trêve internationale, doit faire face à des forfaits de dernière minute. Mohamed Bayo (adducteurs) et Mady Camara (épaule) sont du lot des joueurs ayant été déclarés indisponibles au dernier moment.

En plus de ces deux joueurs, il faut souligner les blessures de Naby Kéita (ischio-jambiers), Florentin Pogba et Mohamed Aly Camara. François Kamano qui est lui bien apte, a simplement refusé d’honorer sa convocation pour les matchs contre la Guinée Bissau (12 novembre) et le Maroc (16 novembre).

A regarder de plus près cette kyrielle de blessures, certaines apparaissent comme des blessures diplomatiques lorsque d’autres sont plus évidentes. Pour ce qui est de Mady Camara, impliqué dans une affaire de suspicion similaire en juin dernier lors du stage de la Turquie, le doute plane dans la tête d’une certaine partie de l’opinion mais également du staff technique.

Dans l’émission Football Factory diffusée sur Espace FM, le milieu de terrain guinéen s’est invité dans le débat pour apporter sa part de vérité. « Le dernier match, j’avais mal à la cheville, j’ai insisté pour venir. Depuis que j’ai commencé, je n’ai jamais refusé la sélection. Je souffre à l’épaule. On est à un mois de la CAN » a-t-il introduit.

« Un aller-retour qui ne sert à rien »

Durant son speech, Mady explique d’où est venu le désaccord avec Kaba Diawara. Selon lui, la volte-face du sélectionneur par intérim de la Guinée est la source de la mésentente. « Hier (dimanche, ndlr), j’ai parlé avec Kaba Diawara. Christian Karembeu l’a appelé également. Ils ont discuté. Il a dit à Christian qu’il n’y a pas de problème. Après, il m’a même envoyé un message en me disant de bien me soigner. Une heure après, il m’a envoyé un message cette fois en me disant ‘’Viens faire constater ta blessure’’. J’ai répondu mais voulez-vous vraiment que je fasse un aller-retour qui ne sert à rien parce que ce n’est pas comme si en partant là-bas je vais faire des soins » rappelle-t-il tout en pointant du doigt tacitement le staff médical du Syli.

Pour Mady, la dernière décision ne lui revient absolument pas dans ce cas de figure, « J’ai dit, je préfère que vous discutiez avec les gens du club parce que de toutes les façons ce n’est pas moi qui décide ».

Ce n’est pas tout. L’ancien joueur d’Ajaccio révèle un autre pan de sa discussion avec Kaba Diawara. « La dernière fois, j’avais mal à la cheville. Je me suis efforcé d’y aller mais là, je dis, on est à un mois de la CAN Kaba, tu as été footballeur professionnel, à un mois de la compétition, je pense que c’est mieux que je me fasse soigner avant d’aller jouer là-bas. Je suis sorti sur blessure avant la fin du match avec mon club. Je suis blessé à la clavicule de l’épaule, le docteur m’a dit que c’est au premier degré. J’ai dit mais Kaba, je ne peux pas mentir, j’ai grandi au pays (…) Il ne faut pas que vous me mettiez en mal avec les gens » se désengage-t-il.

Il est essentiel de rappeler que le règlement de la FIFA contraint les clubs à libérer les joueurs lorsqu’ils sont convoqués en sélection, et ce même si le joueur est blessé. Il est du droit des équipes nationales de faire constater les blessures des joueurs lorsqu’elles en sentent le besoin.