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Cas des pelouses en mauvais état : « On va faire avec, en attendant une meilleure solution » (LGFP)

Lucien Guilao, président de la LGFP

Alors que la saison sportive 2023-2024 ne fait que commencer en Guinée, une situation préoccupante saute aux yeux : plusieurs pelouses qui abritent les matches ne sont pas en bon état. Avec le démarrage de la Ligue 2 et de la Coupe de la Ligue, qui est attendu en avril prochain, ces stades vont sans doute se dégrader davantage.

Cette situation ne risque-t-elle pas d’impacter l’évolution normale des compétitions nationales ? C’est l’une des questions que nous avons posées au président de la Ligue guinéenne de football professionnel, dans un entretien qu’il a accordé à notre rédaction, ce mercredi 20 mars. Lucien Guilao a réagi également à sa reconduction à la tête de la LGFP par la Fédération guinéenne de football.

Nous vous proposons ci-dessous l’intégralité de notre entretien :

Bonsoir monsieur le président !

Bonsoir !

Il y a quelques jours, le nouveau comité exécutif de la Fédération guinéenne de football a décidé de vous confirmer à la tête de la LGFP. Pour vous, que représente cette décision ?

C’est vraiment gratifiant. Je suis animé par un sentiment de joie et de fierté, parce que, vous le savez très bien, on sort d’une période de normalisation où les choses n’ont pas été faciles. Si après cela, ceux pour qui vous travaillez témoignent de leur satisfaction en vous confirmant à votre poste, c’est tout simplement gratifiant. Donc, vous êtes en face de quelqu’un animé d’un sentiment de joie et de satisfaction.

Jusque-là, vous étiez à la tête d’un comité provisoire de gestion, maintenant vous êtes confirmé président de la LGFP. Qu’est-ce que cela change pour vous ?

Dans le fond, ça ne change pas, je suis toujours celui qui était là, avec les mêmes ambitions, les mêmes motivations, les mêmes objectifs. Ce qui change est plutôt formel mais dans le fond, fondamentalement, ça ne change pas grand-chose, puisque les objectifs restent les mêmes.

Les objectifs restent les mêmes, mais aussi les défis. Nous sommes pratiquement à la fin du mois de mars et la Ligue 2 n’a toujours pas démarré. Et nous savons que c’est quasiment impossible de jouer des matchs entre début juillet et fin septembre, qui est une période assez pluvieuse dans notre pays. Comment comptez-vous gérer cette situation ?

 Ce que vous dites est vrai, mais c’est le terrain qui commande, comme on le dit. Cette situation s’est imposée à nous tous. Vous savez qu’on a perdu assez de temps, en décembre et en janvier, à nous occuper des aspects élection, de la guéguerre entre les personnes, on n’a pas travaillé pendant deux mois. C’est ce qui nous rattrape. Et puis, nous étions en période de transition, qui a fini en janvier. Le temps d’organiser tout et de redémarrer, ça a pris énormément de temps. Il fallait que la Nationale joue, avant de démarrer la Ligue 2.

Bref, il y a eu beaucoup de contingences sur le terrain, qui ont fait qu’on n’a pas pu être dans les délais. Maintenant que les choses sont rentrées dans l’ordre, la Ligue 2 va démarrer, on va s’organiser et voir comment organiser les matches. Ce qui est sûr, c’est que la Ligue 2 va commencer au mois d’avril et on espère qu’elle ira à son bout sans trop de problèmes.

En plus des championnats de Ligue 1 et 2, nous avons maintenant la Coupe de la Ligue que votre équipe a lancée l’année dernière. Est-ce que la 2e édition de cette compétition aura lieu cette année ?

Absolument. Quand on créait la Coupe de la Ligue, les objectifs étaient de deux ordres : financier et technique. Financièrement, les clubs qui participent à la Coupe de la Ligue ont des subventions, donc un peu plus de revenus par rapport à ce qu’ils avaient auparavant. Et techniquement, les clubs donnent beaucoup de temps de jeu à leur équipe pour permettre aux Directions techniques de revoir leur effectif, revoir leurs stratégies et d’essayer de mettre les choses en place.

Comme vous le savez, nos clubs qui participent aux compétitions africaines se présentent avec un gros déficit en termes de matches, donc ils ne sont pas compétitifs. C’est l’une des raisons qui font qu’on est souvent éliminé dès le premier ou le second tour. Donc, on ne peut pas se permettre de ne pas aller sur la Coupe de la Ligue, sachant que c’est une compétition additionnelle qui permet aux clubs d’être plus compétitifs et d’avoir un peu plus d’argent.

Peut-on s’attendre également à son démarrage en avril prochain ?

Absolument. On a déjà commencé les préalables. Comme vous le savez, pour les coupes, ce n’est pas compliqué, puisque ce sont des éliminatoires directes. Donc, ça va plus vite.

Aujourd’hui, plusieurs pelouses qui abritent les matchs ne sont pas en bon état. Je parle notamment des stades de Kindia, Mission, Coléah et Petit Sory, qui sont tous dégradés. Est-ce qu’il n’y a pas de risques que l’on se retrouve sans pelouses suffisantes pour abriter toutes ces compétitions ?

 Bon, on va faire avec, en attendant qu’on ait une meilleure solution. Vous savez que le nouveau comité exécutif de la Fédération guinéenne de football est arrivé avec de grosses intentions, il a déjà obtenu des financements pour trois terrains à l’intérieur du pays. Il faut s’attendre à ce qu’il y ait encore beaucoup plus de terrains. Et si entretemps, les rénovations des stades de Nongo et du 28 septembre sont finies, ça ira mieux. Mais pour l’instant, c’est vrai que ces terrains sont hyper utilisés et ça fait qu’il y a des problèmes d’entretien, il y a des problèmes de qualité, mais il vaut mieux jouer sur ces terrains que de jouer sur terre battue.

Il y a quelques mois, la LGFP a signé un contrat avec Startimes pour la diffusion des matchs du championnat national de Ligue 1. Après dix journées disputées, quelle appréciation faites-vous de cette première expérience ?

 Il faut dire que ça ne s’analyse pas en termes de journées. Les clubs ont reçu 50% des droits TV en début de championnat. Maintenant, ce qu’ils doivent faire, c’est d’offrir aux téléspectateurs de Startimes de beaux matches, du beau spectacle afin que Startimes continue à être notre partenaire. Je vous signale qu’il n’est pas facile de signer un contrat pour les droits TV en Afrique sub-saharienne, ça a échoué presque partout en dehors de la Côte d’Ivoire et du Ghana. Donc, on n’est pas nombreux en Afrique de l’Ouest où il y a les droits TV. C’est quelque chose qui permet aux clubs d’avoir un peu plus de revenus. Maintenant nos clubs ont un peu d’argent avec le championnat, ils en ont un peu avec la Coupe de la Ligue et un peu encore avec les droits TV, ça fait trois sources de revenus pour les clubs, ce qui n’existait pas avant et qui est une bonne chose.

Ce contrat avec Startimes justement a entraîné la rupture de celui de CIS TV, qui était jusque-là le diffuseur du championnat guinéen. La chaîne de télévision a décidé de protester contre cette situation. Où en êtes-vous aujourd’hui avec ce dossier ?

 Comme je l’ai déjà dit, nous, nous ne souhaitons entrer dans une bagarre avec CIS TV. Mettons l’intérêt des clubs devant. Au départ, nous avions demandé aux médias qui étaient intéressés par le football de nous faire une offre pour la diffusion du championnat, tous les médias ont voulu que ce soit nous payons. Mais on ne peut pas dire aux clubs qui assurent le spectacle de payer leur propre spectacle. Maintenant que Startimes a dit, moi je mets cinq cent millions pour les clubs, que voulez-vous que nous fassions ? C’est une offre qu’on ne pouvait pas refuser sachant bien qu’en face, il n’y avait aucun média guinéen qui était capable de nous donner ce montant.

Au contraire, on nous demandait de payer pour diffuser nos matches. On a eu des offres à vingt-cinq millions, à quinze millions et à dix millions pour la production d’images par match. Donc, on n’a pas d’argent pour ça. On ne souhaite pas être en palabre avec CIS TV, mais au regard de cette situation, on ne pouvait refuser l’offre de Startimes. CIS TV a confié le problème à son avocat, donc je ne peux pas faire trop de commentaires là-dessus, mais notre souhait est que ça se passe à l’amiable.

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