Un match de football entre Labé et N’Zérékoré s’est transformé en drame humain le 1er décembre 2024. Une survivante de la tragédie dénonce la responsabilité de la police et des autorités.
La finale du tournoi de football doté du trophée Général Mamadi Doumbouya a causé des événements douloureux qui plonge la Guinée dans une consternation. Des violents affrontements en marge du match entre Labé et N’Zérékoré, ont fait plusieurs morts et de nombreux blessés.
« Ils ont marché sur nous »
Tout a commencé dans le dernier quart d’heure de la finale. À sept minutes du terme du temps réglementaire, l’arbitre accorde un penalty à l’équipe de N’Zérékoré (83′). Cette décision suscite immédiatement des tensions sur l’aire de jeu, entraînant des heurts entre les supporters. Pour disperser les protagonistes, la police utilise du gaz lacrymogène et un vent de panique s’empare de la foule.
C’est dans cette atmosphère que l’inévitable se produit. Des cas de morts sont enregistrés tout comme des blessés. Dans un communiqué officiel, le gouvernement fait état de 56 morts.
Près de 72 heures après ce drame, une survivante raconte ce qu’elle a vécu. « La police nous a complètement bouleversé hier parce que le temps pour nous de sortir, ils ont barré la route avec les véhicules. Là on ne pouvait pas sortir. Nous qui sommes venus avant, nous sommes restés donc en bas. Ceux qui sont venus en arrière-plan ont marché sur nous. Je suis arrivée à l’hôpital sans me rendre compte parce que j’avais fait une crise. Le gaz lacrymogène était de trop. Heureusement, j’ai eu plus de peur que de mal » témoigne-t-elle dans une vidéo postée sur X par le journaliste Facely Konaté.
La police et les autorités sont responsables
Poursuivant son témoignage, la survivante dénonce la responsabilité des forces de sécurité et des autorités. « Les autorités ont démissionné de leur responsabilité hier. Au lieu d’encadrer les enfants mineurs qui étaient au stade, cela n’était pas leur préoccupation. Leur préoccupation était de comment ils vont sortir du stade. Et la sécurité qui devait protéger la population, a fait face aux autorités pour les sauver et les aider à sortir du stade. Ils s’en foutent des citoyens. On sait tous qu’ils sont là pour protéger les personnes et leurs biens » confie-t-elle.
Au lendemain du drame, le Premier Ministre Amadou Oury Bah et des membres de son gouvernement se sont rendus dans la capitale forestière pour présenter les condoléances aux familles des victimes et exprimer leur compassion.
Le PM a profité pour annoncer l’observation d’un deuil de trois jours à compter du mardi 3 décembre 2024. Une commission d’enquête est en cours de constitution pour faire toute la lumière sur les causes et les responsabilités liées à ce drame.
Une survivante de la tragédie survenue dimanche au stade de N’zérékoré relate son expérience traumatisante lors de la panique générale et dénonce la responsabilité de la police et des autorités.#Guinée pic.twitter.com/WfSheGUjew
— Facely Konaté (@FacelyKonate1) December 3, 2024