C’est l’un des Guinéens les plus en forme sur la scène européenne en ce début de saison. Le polyvalent défenseur guinéen de Valence, Mouctar Diakhaby, nous a accordé un entretien exclusif dans lequel il revient sur son très bon début de saison en Liga, la progression du Syli avec Kaba Diawara mais aussi sur l’objectif de l’équipe pour la prochaine CAN. Interview.
Bonjour Mouctar !
Bonjour !
Valence fait un très bon début de saison, et tu n’es pas étranger à cela. Tu as même été élu homme du match face à Séville lors de la première journée. Comment appréhendes-tu cette nouvelle saison ?
Pour l’instant on est très content de ce qu’on fait en ce début de saison. C’est vrai qu’on est bien parti, qu’on a bien commencé. A nous de suivre sur cette ligne pour pouvoir maintenir le cap match après match et c’est vrai que pour l’instant, j’effectue un bon début de saison et j’espère continuer ainsi.
Parle-nous de ton utilisation en sentinelle.
C’est un poste que j’aime bien, un poste où j’ai joué quand j’étais chez les jeunes. A Lyon aussi, j’y ai joué et beaucoup d’entraîneurs m’avaient déjà mis à ce poste-là même chez les pros, quasiment tous les entraîneurs même. J’ai effectué certains matchs à ce poste-là. Oui c’est un poste que j’aime bien mais ce n’est pas là où je suis le meilleur.
Face à l’Atletico Madrid, on t’a vu porter le brassard.
Ça représente beaucoup pour moi. Ça représente la longévité que j’ai dans ce club, c’est assez significatif et c’est vrai que je fais partie des plus anciens. Ça me fait plaisir de le porter aujourd’hui.
Le Syli National en regroupement à Conakry
Parlons à présent de la Guinée et de la qualification à la prochaine CAN. Comment juges-tu cette campagne sur le plan individuel mais aussi collectivement ?
Je suis assez satisfait sur le plan personnel surtout, parce qu’on est qualifié et à titre collectif aussi, je suis satisfait parce que ça reste une qualification à la CAN. On a atteint l’objectif et c’était le plus important. On a vu dans les années précédentes, il y a même des grosses nations qui passent à côté et donc voilà le job a été fait et puis je pense que le groupe a effectué un bon travail et a fait le nécessaire pour se qualifier. C’est le plus important.
Quelle est l’ambiance au sein du groupe ?
Aujourd’hui il y a une bonne ambiance autour de la sélection. Entre les jeunes, les plus vieux, il y’a une très bonne amitié, une bonne osmose et c’est à nous de maintenir cet équilibre dans ce groupe parce que c’est très important la bonne ambiance pour bien pouvoir s’entendre sur le terrain. On est un groupe et on doit rester le plus unis possible.
De nombreuses critiques pleuvent malgré la qualification. Comprends-tu ces critiques sur le jeu pratiqué notamment ?
C’est vrai que la critique fait partie du football ça c’est sûr mais l’objectif principal c’était de se qualifier et cet objectif-là a été atteint. Le premier du groupe c’est quand même l’Égypte, sept fois champion d’Afrique. C’est une grande nation de football. Voilà il y a une certaine réalité. Nous on essaye de grandir, on a de grands objectifs, on est ambitieux et on travaille pour faire des choses meilleures et en toute honnêteté, je pense qu’on est à notre place dans ce groupe-là. Sur les prochaines échéances, on va essayer de faire beaucoup mieux.
Le sélectionneur de la Guinée, Kaba Diawara
Trouves-tu que l’équipe progresse et au-delà, penses-tu que Kaba Diawara est l’homme de la situation ?
Oui l’équipe progresse ! Quand tu vois nos derniers matchs contre les grandes sélections, on a perdu mais on a effectué de bons matchs. On est une équipe en reconstruction. Quand on voit les équipes africaines comme l’Algérie ou le Sénégal, elles ont mis du temps à se reconstruire et voilà, nous on essaye de faire ça dans un délai assez court et puis notre objectif c’est de progresser à tous les niveaux.
Kaba Diawara c’est l’homme de la situation. Il a créé ce groupe, il a créé une nouvelle mentalité et il essaye d’amener le maximum de professionnalisme à cette équipe. Il fait en sorte que tous les joueurs qui sont dans l’équipe soient dans les meilleures dispositions pour pouvoir donner des résultats et rendre fier le peuple.
Comment décris-tu le management de Kaba Diawara et pour toi quelle est sa particularité ?
Le management, je pense que chaque entraîneur essaye de donner le meilleur de lui-même comme nous sur le terrain on essaye de donner le meilleur de nous-mêmes. Dans la globalité ça marche ou ça ne marche pas. Aujourd’hui ça marche, on est qualifiés.
Kaba insiste beaucoup sur le groupe parce que le groupe c’est très important. C’est ce qui te fait bien jouer sur le terrain. La bonne mentalité, voilà ! C’est qu’il a cette fibre pour nous motiver, pour nous rendre compte de certaines choses. Il nous dit souvent de tout donner pour le pays, pour les gens, de rendre fiers les gens et je pense que ça c’est quelque chose qu’il a en lui.
Le ministre des Sports a déclaré que l’objectif pour la CAN était d’arriver dans le dernier carré. Penses-tu que l’équipe en est capable ?
Aujourd’hui on a de grandes ambitions. Il faut rêver de tout dans le football pour pouvoir réussir. Après voilà, il y’a des réalités. Dernier carré, pourquoi pas mais il ne faut pas se mettre la pression. Aujourd’hui on a de bons joueurs, comme je le répète souvent on est une équipe en reconstruction. Il y’a beaucoup de grandes nations, il va falloir être réaliste et effectuer de bons matchs.
L’objectif aujourd’hui, c’est vraiment d’aller à la CAN et de tout donner, de donner le maximum et ne pas se fixer de limites, dire que l’objectif est d’aller jusqu’au dernier carré ou je ne sais où. Je ne pense pas que c’est ce qu’on doit se mettre dans la tête. Nous dans la tête, c’est de tout donner et de gagner les matchs, match après match, petit à petit, essayer d’aller le plus loin possible en donnant tout ce qu’on a pour rendre fier le pays. Je pense que ça c’est le plus important.
Mouctar Diakhaby et Serhou Guirassy à l’entraînement avec le Syli National
Aujourd’hui votre coéquipier et ami Serhou Guirassy est le meilleur buteur des cinq grands championnats européens. En êtes-vous surpris ?
Non Franchement ! Sehrou, je savais que c’était un grand buteur, je savais qu’il était capable de réaliser ce genre de chose. C’est un ami de longue date que j’ai connu chez les jeunes aussi. Par la mentalité qu’il a, la détermination qu’il a, c’est quelqu’un qui travaille beaucoup pour en arriver là où il en est aujourd’hui et j’espère que ça va continuer comme ça.
La population guinéenne adore le foot. Tu as dû t’en rendre compte lors du match aller contre le Malawi et lors de la dernière trêve internationale. Un mot pour tous les supporters du Syli.
Oui la population guinéenne, c’est une population qui aime énormément le football. C’est vrai que le football compte beaucoup pour les Guinéens. Franchement, quand nous on est sur le terrain, le but c’est de les rendre fier au maximum, nous on travaille pour cela.
Le message que j’ai à leur adresser, c’est que dans le football, tout ne se fait pas du jour au lendemain. Nous on travaille pour être une bonne équipe, on travaille à créer un groupe avec une bonne unité, on essaye d’être le plus unis possible. Quand on va au front, on essayera de tout donner dans les prochaines échéances pour les supporters, pour la population, pour la famille, pour toute la Guinée. Aujourd’hui, on représente un pays et quand on est sur le terrain, on se doit de le montrer en tout cas, on essaye de donner le maximum de nous-mêmes et que sur les prochaines échéances on va essayer de faire le maximum pour atteindre tous nos objectifs et rendre fier le peuple guinéen.
En tout cas on est très fier de les voir aussi épanouis quand ils nous voient et c’est vrai que c’est quelque chose d’assez marquant, assez impressionnant même. C’est le message que j’ai pour eux. Nous aussi on vous aime, on va essayer de donner le maximum pour tous ces gens-là.
Parlons du racisme dans le football, tu en as été victime en 2021, récemment sur le cas de Vinicius tu t’es mis à la l’écart sur la campagne anti-racisme de la Liga, penses-tu qu’on s’y prend mal dans cette lutte ? Et qu’est-ce qu’on devrait faire concrètement pour bannir le racisme dans le football ?
Il faut prendre des décisions concrètes et radicales contre ce genre de choses, parce que plus tu vas fort dans les sanctions moins y’en aura automatiquement. C’est bien beau de faire des campagnes et tout mais quand ces personnes là sont identifiées qu’ils soient bannies à vie comme un antisemite, quand il y’a quelques choses ces gens là sont bannis des instances, je pense que ça devrait être la même chose pour le racisme.
Merci Mouctar !
Merci à vous !
